Modèles de décision
Quels processus décisionnels ?
Comment gérer les processus décisionnels ?
Problème de management
Concernant la rationalité des membres d'une organisation (managers et exécutants) on part du principe plus réaliste que les décisions sont prises dans une optique de rationalité procédurale. Face à un problème, une organisation va essayer d'y répondre dans un environnement généralement complexe et incertain.
Q: quelles solutions nous apportent les modèles de décision ?
Modèle IMC
Proposé par Herbert Simon (1916-2001) ce modèle suppose la distinction entre les décisions programmables et non-programmables, et s'inscrit dans un cadre de rationalité limitée. La modélisation du processus de décision suit trois étapes :
- Intelligence : recherche d'informations ;
- Modélisation : évaluation de toutes les solutions possibles ;
- Choix : sélection d'une solution satisfaisante selon les critères retenus.
Ce modèle est parfois appelé ICS : Intelligence Conception Sélection. Il repose sur une analyse de la situation avec information imparfaite et permet de prendre en considération le contexte de la décision étudiée. C'est une approche générale de la manière dont tout individu décide qui est également compatible avec la rationalité parfaite (si on modifie les hypothèses).
La quatrième phase du modèle est peu évoquée alors qu'elle semble essentielle : c'est le retour d'expérience sur le choix effectué (le feedback).
Modèle composite
Cette approche prend appui sur une vision politique de l'organisation. A partir de l'ouvrage de Cyert & March (1963) se développe une théorie comportementale de la firme. On considère qu'il ne faut pas confondre les décisions de l'organisation et des dirigeants ; que chaque organisation est composée de groupes et d'individus qui ont des intérêts différents ; que les décisions découlent de négociations et de compromis.
Le modèle de la poubelle ou de la corbeille à papier (garbage can) de Cohen, March & Olsen (1972) propose une théorie de la décision qui s'inscrit dans ce cadre. Les auteurs étudient les décisions dans une "anarchie organisée" (organisations grandes et complexes) avec des processus décisionnels qui sont difficiles à identifier. Ce modèle suppose que les préférences des membres de l'organisation sont incertaines, que les technologies sont floues car mobilisées de manière pragmatique (elles fonctionnent ou non) et que la participation des membres de l'organisation est fluctuante (on s'investit de manière variable en fonction de la situation).
En suivant cette démarche les décisions découlent d'une rencontre aléatoire entre un problème, une solution et un décideur (approche qui permet de souligner le rôle du leadership). C'est comme si on piochait au hasard dans une corbeille à papier des types de solution que l'on essaie ensuite de mettre en œuvre et qui fonctionnent ou pas. Les décisions ne répondent pas toujours au problème posé d'où l'existence de phénomènes de rationalisation a posteriori. Les décisions sont prises dans un contexte où les acteurs font souvent valoir leur intérêt ou sont contraintes par des procédures (rôle de la structure).
Conclusion
Les modèles de décision permettent de s'intéresser à la manière concrète dont les individus décident... et de constater que ce n'est pas toujours le fait des dirigeants.
Repères bibliographiques
CYERT, Richard & MARCH, James : Processus de décision dans l'entreprise, Dunod, 1963, traduit en 1970
COHEN, Michael ; MARCH, James & OLSEN, Johan : « Le modèle du garbage can dans les anarchies organisées », in Décisions et organisations, James MARCH (dir.), Editions d'organisation, 1991
SIMON, Herbert : Le nouveau management. La décision par les ordinateurs, Economica, 1977, traduit en 1980
Pour aller plus loin
MARCH, James : Décisions et organisations, Editions d'organisation, 1988, traduit en 1991